Dans les prochaines semaines, le gouvernement américain prévoit d’envoyer un ultimatum au Mexique, avec l’intention de sortir de l’impasse des pourparlers autour de la politique énergétique du président mexicain López Obrador (AMLO). Le différend porte sur les amendements proposés en 2021 à la loi mexicaine sur l’industrie de l’électricité, qui donnent la priorité à leur propre Commission fédérale de l’électricité (CFE) sur l’électricité produite par des concurrents privés à l’extérieur du pays.
Les États-Unis et le Canada ont demandé le début des pourparlers en juillet de l’année dernière. Selon l’accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), l’accord de libre-échange entre les trois pays entré en vigueur en 2020, les États-Unis et le Canada peuvent demander à un groupe spécial international de résoudre les différends qui n’ont pas été résolus après 75 jours. Avant que le panel ne soit sollicité, le bureau du représentant américain au commerce devrait faire une « offre finale » – en d’autres termes, un ultimatum – au Mexique pour ouvrir son marché de l’énergie aux investissements étrangers, comme le géant industriel Chevron.
Pour tenter d’empêcher le conflit énergétique de s’aggraver, Raquel Buenrostro, secrétaire mexicaine à l’économie, a expliqué aux membres des chambres américaines du Mexique qu’elles travaillaient avec le ministère de l’Énergie pour autoriser des permis à des entreprises privées. Cependant, l’appétit des puissances impérialistes pour une énergie bon marché n’a pas de limites. Et à leurs yeux, il est inadmissible que des entreprises publiques comme la CFE conservent la faveur légale.
Comme des oiseaux de proie
Il y a actuellement des pressions sur le gouvernement Biden, de la part des démocrates comme des républicains, pour durcir ses positions envers le Mexique. S’il n’y a pas de réponse satisfaisante à l’ultimatum impérialiste, le Mexique pourrait perdre devant un groupe spécial de règlement des différends, ce qui donnerait le droit aux États-Unis et au Canada d’imposer des droits de douane de plusieurs millions de dollars sur ses marchandises. L’USMCA se montre de plus en plus clairement un instrument de subordination accrue du Mexique à l’impérialisme américain et canadien.
Comme on le sait, l’opposition néolibérale au Congrès mexicain a freiné la réforme de l’électricité présentée par AMLO, qui favorisait la CFE au détriment de la production privée d’électricité. Cependant, cette réforme n’a pas atteint la souveraineté énergétique car, entre autres, elle n’a jamais proposé de renationaliser l’industrie électrique.
Pour atteindre véritablement la souveraineté énergétique, il est nécessaire de renationaliser l’ensemble de l’industrie sous le contrôle des travailleurs démocratiquement organisés, sans dédommager les patrons. Cela permettrait également la nécessaire transition vers les énergies renouvelables.
Il faut une politique qui rompe avec la subordination aux puissances impérialistes et au gouvernement AMLO. Cela ne peut se faire qu’à travers la mobilisation la plus large dans les rues de tout le peuple mexicain, avec en première ligne les travailleurs du secteur de l’énergie.
Initialement publié en espagnol le 29 mars dans La Izquierda Diario Mexique.
Traduction par Kimberly Ann
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