Au cours des dernières semaines, le secteur de l’éducation en Ontario a été témoin d’une gamme de réactions capitalistes au pouvoir d’organisation des travailleurs de la province. Simultanément, donc, il a également été témoin de la solidarité de différents travailleurs se rassemblant pour préserver le droit de manifester et de s’organiser pour une vie abordable et digne. En tant qu’étudiant-travailleur international, la lutte pour l’autonomisation des travailleurs du secteur de l’éducation résonne tout à fait avec le sort et les conditions des étudiants-travailleurs migrants.
En tant qu’étudiants-travailleurs qui ont été témoins de hausses des frais de scolarité, de conditions de travail dangereuses en tant que travailleurs «essentiels» dans la pandémie et d’un taux d’inflation de 7%, les étudiants migrants comprennent les aléas de la privatisation croissante de l’éducation et ses effets sur les travailleurs de l’éducation. Les étudiants migrants, tout comme les travailleurs de l’éducation eux-mêmes, n’ont jamais été en mesure de séparer un environnement d’apprentissage d’un environnement de travail – nous sommes prêts, en tant qu’étudiants et travailleurs, à comprendre que tout établissement d’enseignement est également un lieu de travail. De plus, les étudiants migrants travaillent particulièrement à la fois sur le campus et hors campus – nous sommes vos emballeurs d’épicerie, vos acheteurs, vos chauffeurs Uber, vos cuisiniers de restaurant, vos aides-soignants et vos nettoyeurs. On comprend donc qu’il en coûte de s’instruire et de s’éduquer.
Cependant, travailler en tant qu’étudiants a toujours été une tâche beaucoup plus ardue pour les étudiants migrants – nous ne sommes légalement autorisés à travailler que 20 heures hors campus. Cette restriction injuste sur nos permis nous est annoncée comme un acte de bonne volonté accompli pour garantir plus d’heures d’apprentissage en tant qu’étudiants. Mais ce dénominateur idéaliste est précisément cela, bien éloigné des conditions matérielles et quotidiennes de la vie professionnelle des étudiants. Prenons par exemple, on peut simplement commencer par cette question pour voir l’injustice de cette restriction : comment la plupart des emplois à temps partiel disponibles peuvent-ils être strictement de 20 heures si l’on prend en compte une semaine de travail moyenne de 8 heures pendant 3 jours ?
Les étudiants sont donc automatiquement contraints à des lieux de travail d’exploitation précisément à cause de la menace d’heures de travail « illégales » qui pèsent sur nos têtes. Jobandeep Singh Sandhu, un collègue étudiant migrant, a été expulsé pour les raisons de ne pas pouvoir respecter cette restriction, en 2019. De nombreux étudiants internationaux qui ne sont pas en mesure de travailler suffisamment pour être suffisamment payés auraient continuellement recours à la nourriture. banques, conditions de travail abusives et conditions de vie dangereuses. Tout cela à cause des limites injustes sur la façon dont nous pouvons subvenir à nos besoins et à ceux de nos proches.
Mais aucune de ces injustices ne reste sans réponse. Migrant Students United, un chapitre de Migrant Workers Alliance for Change, a commencé à s’organiser autour de la suppression de cette restriction avec une pétition pour garder Jobandeep à l’intérieur du Canada, qui s’est finalement transformée en une campagne plus large sur un programme d’équité totale pour les étudiants internationaux. L’une des récentes victoires de l’organisation d’étudiants migrants a été la suppression partielle de la limite de travail de 20 heures jusqu’en décembre 2023. Alors que certains peuvent y voir une simple réponse de pansement à la pénurie de main-d’œuvre, les étudiants-travailleurs migrants y voient à la fois une révélation signe et une opportunité encore plus révélatrice. Cette victoire est un signe de la façon dont cette restriction a toujours été amovible quelles que soient les motivations actuelles du gouvernement. Et deuxièmement, cette victoire partielle est une opportunité pour nous de lutter pour la suppression définitive de cette restriction injuste, injuste et exploitable. La suppression de telles restrictions de travail arbitraires habilite les travailleurs migrants, leur donne plus de latitude pour prendre des décisions qui soutiennent le mieux leur vie professionnelle et leur ouvre davantage de possibilités de survivre aux réalités d’être étudiant au Canada.
Actuellement, les étudiants migrants s’organisent contre les coûts injustes à supporter dans le secteur de l’éducation. Alors que Migrant Students United travaille à la demande d’une suppression complète et permanente de la restriction de travail par rapport aux autres demandes d’équité, les associations étudiantes des collèges de l’Ontario ont lancé la campagne #NeedorGreed, demandant un gel complet des frais de scolarité et la parité des frais de scolarité pour les étudiants internationaux. Nous, en tant que socialistes, devons continuer à voir comment traiter les étudiants internationaux comme des vaches à lait est lié aux mesures d’austérité du gouvernement, signifiées par des coupes budgétaires massives dans l’éducation. La corporatisation croissante de l’éducation produit ainsi une série d’antagonismes : des intérêts de l’élite nationale et des besoins des étudiants-travailleurs migrants racialisés (de manière disproportionnée), du travailleur de l’éducation sous-payé et de l’étudiant migrant exploité, etc.
Nous devons continuer à nous organiser autour de ces contradictions en tant que points critiques de solidarité. Cela est déjà démontré par les éducateurs et les étudiants migrants qui se réunissent pour se battre pour les droits de chacun. Alors que nous continuons d’être solidaires avec les éducateurs de négociation qui luttent pour un contrat équitable, nous avons également reçu un soutien sans précédent d’éducateurs pour que les migrants sans papiers et à bas salaire obtiennent un statut permanent au Canada.
Ainsi, sans tomber dans le désespoir, nous devons continuer à voir comment les conceptions motivées par le profit peuvent inviter les travailleurs migrants racialisés dans un rêve « canadien » d’exploitation en tant que simples numéros générateurs de revenus. Mais les intérêts économiques des capitalistes ne peuvent pas calculer à quel point les travailleurs vivants et respirants contestent les termes injustes de ce rêve pour assurer un avenir meilleur et plus juste.
Et nous ne faisons que commencer.
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