Les travailleurs employés par les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC), syndiqués par l’AFPC-UEDN, sont en grève générale dans 6 bases militaires différentes depuis le 15 janvier. Cette grève, une première historique pour ces travailleurs, se renforce et met en lumière l’exploitation de longue date des travailleurs à faible revenu par les SBMFC et le ministère de la Défense nationale.
Les ouvriers en grève
Dans toutes les bases militaires, ces travailleurs effectuent une large gamme de services, depuis le barman dans les mess, la boucherie, la vente au détail et la gestion des stocks dans les épiceries CANEX, et l’enseignement du conditionnement physique dans les gymnases, jusqu’à la comptabilité et le travail de bureau, les sports aquatiques et les programmes récréatifs. aux bases. Cependant, même si leur travail est similaire au soutien opérationnel fourni par les travailleurs de la fonction publique fédérale dans les mêmes bases, ces travailleurs sont exclus du noyau de la fonction publique fédérale et leur employeur des SBMFC est un employeur de fonds non publics.
Cette exclusion du FPS et la création de cet employeur tiers, les SBMFC, qui offrent séparément des programmes de soutien du personnel (PSP), ont fait en sorte que les travailleurs gagnent bien en dessous du salaire vital, et pour beaucoup en dessous du seuil de pauvreté, pendant des décennies. Une grande majorité de ces travailleurs ne gagnent que 16,65 $/heure et bénéficient de peu d’avantages sociaux. Les salaires sont incomparables à ceux des principaux employés de la fonction publique fédérale.
Par exemple, les commis à l’expédition et à la réception de la Garnison Petawawa gagnent 52 % de moins que ceux du SPF qui effectuent exactement le même travail. Les salaires dans les différentes bases relevant du même employeur (SBMFC) sont également extrêmement incohérents. Par exemple, un associé aux ventes pourrait gagner 17 $ ou 21 $ simplement en fonction de la base dans laquelle il travaille, même si l’employeur reste le même.
C’est une conséquence directe de ces disparités extrêmes et de ces salaires de misère que 600 travailleurs de 6 bases différentes ont débrayé le 15 janvier. Ils avaient voté avec un retentissant 94 % de voix positives lors de leur vote de grève. Aujourd’hui, ils restent déterminés à poursuivre la grève jusqu’à ce que leurs revendications d’un salaire décent et d’une grille salariale nationale cohérente soient satisfaites.
Le mandat des SBMFC en tant qu’employeur est de fournir des services « de moral et de bien-être » aux Forces armées canadiennes, à leurs familles et aux communautés autour des bases. Cet hiver, les travailleurs soulignent l’hypocrisie flagrante de ce mandat : les SBMFC se soucient du « moral et du bien-être » de tout le monde, à l’exception de leurs propres travailleurs, ceux qui fournissent ces mêmes services et rapportent des revenus.
Qu’est-ce que les SBMFC?
Pour comprendre comment les travailleurs sont systématiquement appauvris aux SBMFC, il suffit de regarder plus loin que l’histoire de cette organisation et la notion obsolète de « propriété non publique ». Les biens non publics (BNP) ont été créés par la Loi sur la défense nationale en tant que type unique de biens de la Couronne, dont la gouvernance incombe au chef d’état-major de la Défense, qui reçoit des directives concernant l’administration et la vérification des fonds du ministère de la Défense. La défense. Les fonds eux-mêmes doivent être gérés et administrés par les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC).
L’argument tacite général derrière cette structure alambiquée public/non public est de pouvoir créer un système « autonome » dans lequel les seuls revenus des services sont réinvestis pour financer les services, tentant ainsi de diminuer ou d’éliminer la charge de travail. sur le gouvernement fédéral au fil du temps. Cette recette d’exploitation ouvrière a conduit à un ressentiment croissant de la part des travailleurs eux-mêmes. À mesure que les services offerts par les SBMFC se développent, les salaires des travailleurs stagnent depuis des décennies et l’employeur prétend qu’il n’a « pas de fonds ». Ceci est cependant loin d’être la vérité. Une enquête de la Commission d’intérêt public a révélé que 40 % du financement de ces travailleurs provenait directement du ministère de la Défense. Même au-delà de cela, les principaux membres du conseil d’administration des SBMFC gagnent des salaires à six chiffres, le PDG Ian Poulter gagnant 250 000 $ par an, tandis que ses employés sont obligés de manquer des repas et de ne pas rembourser leur hypothèque. La division de classe ici est frappante, brutale et traverse le cœur de l’establishment militaire canadien et commence à se manifester. Les travailleurs en ont assez alors qu’ils se lancent dans leur grève historique.
Augmentation des frappes sur les bases
Au cours des dernières années, les bases militaires partout au Canada ont été témoins d’importantes dissidences de classe et d’actions de la classe ouvrière. Des nettoyeurs aux services publics fédéraux en passant par les travailleurs des FNP, nous constatons que les contradictions de classe sont plus que jamais mises à nu sur ces chantiers.
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