La crise de l’accessibilité financière ne prend pas fin et les gens souffrent. Les refuges dépassent largement leur capacité, les réfugiés dorment dans la rue, les taux hypothécaires sont élevés et les loyers sont hors de contrôle. Le coût moyen d’un appartement d’une chambre à Toronto est de 2 502 $ par mois, tandis qu’un appartement de deux chambres coûte 3 353 $. Une enquête sur les loyers a récemment montré une augmentation de plus de 27 % au cours de la dernière année. Toronto est en tête du peloton des villes du pays, mais beaucoup ne sont pas loin derrière.
Les 100 PDG les mieux payés du Canada gagnaient 246 fois ce qu’un travailleur moyen gagne en un an, selon un sondage réalisé par le Centre canadien de politiques alternatives. Les familles de l’Ontario devraient payer 700 $ de plus cette année en factures d’épicerie. Cette situation n’est pas viable pour les familles qui travaillent et les pauvres.
Chris Rampsaroop de Justica for Migrant Workers a été cité dans les médias exigeant que les travailleurs migrants bénéficient d’une totale liberté de mouvement d’un emploi à un autre. À moins qu’ils ne puissent prouver qu’ils ont abusé, ils sont liés à un seul employeur. Ils sont exploités et travaillent dans des conditions épouvantables. Récemment, un recours collectif a été lancé demandant près d’un demi-milliard de dollars pour les travailleurs agricoles saisonniers qui se sont vu refuser des prestations. Ils ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi même s’ils cotisent à la caisse.
Mais ces conditions ne restent pas sans réponse de la part des travailleurs de toute l’Amérique du Nord. Aux États-Unis, 2023 a été surnommée l’année de la grève. Plus de 500 000 personnes ont manifesté sur la ligne de piquetage. Les membres de la SAG/AFTRA ont participé pendant des mois à une grève très médiatisée qui a remporté 14 % des voix sur trois ans et obtenu des améliorations significatives des conditions de travail, réclamées depuis longtemps. Le syndicat United Auto Workers, qui a également appelé à un cessez-le-feu à Gaza, a obtenu des augmentations de salaire significatives auprès des Trois Grands. Les dirigeants ont appelé à des arrêts de travail partiels et tournants. Les militants pensaient qu’on aurait pu gagner encore plus s’il s’agissait d’une grève totale, mais dans tous les cas, les lignes étaient militantes et ont inspiré d’autres. 75 000 travailleurs de la santé de Kaiser Permanente ont également débrayé pour exiger de meilleures conditions.
Au Canada, nous avons vu des membres refuser des ententes de principe. Les travailleurs des débardeurs et des entrepôts d’International, les Métallurgistes unis de National Steelcar, les travailleurs des épiceries de Metro et d’autres ont tous réclamé de meilleurs contrats. Ils ont montré à la direction et aux dirigeants syndicaux qu’ils voulaient plus et qu’ils n’avaient pas peur de faire grève pour obtenir ces résultats. On pouvait sentir le militantisme sur les lignes et les leçons apprises sur la force de l’action collective.
Le Front commun a rassemblé plus de 500 000 travailleurs et enseignants du secteur public au Québec. Ils ont tenu tête au gouvernement provincial et ont bénéficié d’un large soutien de la part du public, qui s’est massivement rangé du côté des grévistes. Nous n’avons pas encore assisté au développement de réseaux de base, mais il existe des preuves d’une auto-organisation des travailleurs qui, espérons-le, mènera à davantage de choses.
Il ne s’agit pas uniquement de grands lieux de travail. Un entrepôt de Benjamin Moore au nord de Toronto a récemment été syndiqué par le Syndicat des Métallos. Ils sont dix-sept et chacun est en ligne depuis le 10 novembre. Ils ont complètement fermé leur lieu de travail et ont organisé un piquetage secondaire devant les magasins de peinture, bénéficiant d’un bon soutien de la part des clients. Ils sont engagés dans la lutte et savent qu’ils participent à la construction d’un mouvement syndical renouvelé.
Les patrons ne sont pas revenus à la table. Beaucoup de pression a été exercée sur l’entreprise qui valorise sa réputation de production de peinture de haute qualité. Cela doit être maintenu. C’est le premier établissement à être syndiqué dans leur chaîne et les grévistes pensent que la direction craint qu’un bon contrat ne suscite une syndicalisation sur d’autres sites. Ces travailleurs reflètent la diversité de Toronto et mènent une bataille acharnée pour des salaires décents et leurs droits au travail. Soutenez la campagne, rendez-vous sur la ligne de piquetage et rejoignez les piquets secondaires devant les points de vente de peinture. La solidarité avec les grévistes est ce qui fait gagner les grèves !
Envoyez un message aux patrons de Benjamin Moore : payez vos travailleurs !
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